|
|
||
|
RELATION DE LA MORT DE MM. DE GUISE. -f-*-*
faits sur ses menées et desseins, ayant jugé que sa venue n'étoit que pour donner un chef au corps de sa conjuration, déjà bien avancée dedans Paris, se-résout à le faire mourir avant cette union, et de. l'effectuer le matin ensuivant dans la salle du Louvre, lorsqu'il viendroit à son lever, par le ministere de ses quarante-cinq gentilshommes ordinaires; et de faire aussi-tôt jetter le corps par les fenêtres dans la cour^ l'exposant à la vue d'un chacun, pour servir d'exemple à tout le monde, et de terreur à tous les conjurés.
« Mais le bon prince s'étant ouvert de son entreprise à deux seigneurs de ses plus obligés et plus co n fi den s 7 en fut détourné par eux, lui ayant représenté le peu d'apparence que le duc de Guise fût si téméraire et dépourvu de sens d'étre venu en si petite compagnie, et contre sa volonté, s'exposer à un danger tout apparent, sans étre assuré de forces suffisantes pour l'en garantir, en cas que Sa Majesté voulût entreprendre sur sa personne. De façon que le matin venu, je partis de mon logis pour aller au lever du Roy, où trouvant d'entrée le sieur de Loignac : cc Et bien, monsieur, lui « dis-je, à quoi en sommes-nous? — Mon ami, dit-il, « tout est gaté : Villequier et La Guiche ont tellement a intimidé le Roy, qu'il a changé d'avis; j'en crains une « mauvaise issuë. » Voyant cela, je me retire chez moy; et, s'il vous souvient, je vous rencontrai en mon chemin , sous le charnier de Saint Innocent.
« Le duc, qui redoutoit extrémement cette matinée, résolut toutefois, au péril de sa vie, d'aller trouver le Roy. Fut averti, par ces deux ingrats et malheureux perfides, qu'il le pouvoit sûrement entreprendre sans aucune crainte de danger, comme il advint. Or les
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||